La fédération haïtienne, avec l’accord de la FIFA et du gouvernement, veut déloger les réfugiés du séisme des stades du pays, afin de faire reprendre le championnat.
Le 12 janvier dernier, un violent séisme a frappé l’île d’Haïti, faisant en quelques secondes plus de 220 000 morts, et 1,3 millions de sans-abris. Ces derniers ont dû s’abriter sous des tentes, fournis par les ONG, des bâches, ou des bouts de taule. Environ 1 500 familles, soit 6 000 personnes, ont trouvé refuge dans le stade Sylvio Cator de Port-au-Prince, que ce soit sur la pelouse synthétique, ou sur le parking.
L’enceinte de 15 000 places s’est transformée peu à peu en camp de réfugiés, des réservoirs d’eau, des douches et des latrines y ont d’ailleurs été installés. Si les Haïtiens qui ont tout perdu se sentent en sécurité dans le stade, c’est parce qu’ilcoupe le camp de la ville dévastée, mais aussi parce que les projecteurs y sont allumés jusqu’à 22h.
“Il faut que le championnat reprenne”
Seulement, cette ville dans le stade ne semble pas être du goût de la fédération haïtienne. Celle-ci, avec l’appui du gouvernement et de la FIFA, a indiqué aux réfugiés qu’ils devront quitter les lieux dans les semaines à venir. La raison ? Le championnat de football va bientôt reprendre. Evans Lescouflair, ministre de la Jeunesse et des Sports du pays, interrogé par le journal Metro, assume par ailleurs cette décision : “Il faut que le championnat reprenne, il faut remettre les jeunes au sport.”
La FIFA, qui a débloqué 3,25 millions de dollars (2,4 millions d’euros environ) pour financer la reconstruction du stade, approuve également la décision de la fédération, comme l’explique Thierry Regenass, directeur de la division des associations nationales de la FIFA, au quotidien urbain : “Les Haïtiens sont de foot, c’est même l’une des choses qui fonctionnent le mieux dans le pays. Le foot apporte de la joie, et permet aux Haïtiens de se changer les idées.”
Les réfugiés, eux, ne veulent pas quitter cet abri sans avoir de solution alternative d’hébergement. Il est pour eux inconcevable de quitter le stade pour se retrouver à errer dans les rues. Interrogé sur cette question, le ministre ne s’est pas montrer très loquace : “On réfléchit à une solution de relogement.” On agit, puis on réfléchit.
Source: www.chronofoot.com
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