Dédiée aux familles victimes du tremblement de terre qui a ravagé le pays le 12 janvier dernier, la première foire d’art de l’Amérique Latine, Arteamericas, a reçu, cette année, en grande pompe, du 26 au 29 mars 2010, les productions artistiques d’Haïti représentées par plus d’une trentaine d’artistes haïtiens et deux galeries (Bourbon-Lally et Marassa). Un mouvement baptisé « Contemporary Haitian Memory in Motion », qui incarne la solidarité du Sud de la Floride envers le pays, a été lancé à l’ouverture de cette grande foire pluridisciplinaire.
Haïti: « C’est avec une profonde gratitude que l’Arteamericas, à la suite du tremblement de terre récent et dévastateur à Port-au-Prince et ses environs, a ouvert la foire aux artistes et galeries haïtiens », écrit le président, Leslie Pantin, dans le canevas de présentation. Une nécessité, selon lui, pour les organisateurs de ne pas rester indifférents à l’engagement de l’art et de la création auprès des grandes causes des peuples du monde entier. La Contemporary Haitian Memory in Motion a ouvert, sous la direction du remarquable peintre Edouard Duval-Carrié, une caisse de secours dédiée aux artistes haïtiens affectés par le séisme. La plupart très connus et louangés, les artistes exposants ont été invités à faire don de leurs oeuvres à Arteamericas qui a accueilli plus de 40 galeries et plus de 300 artistes émergents et des maitres de renommée internationale de la région latino, auquels s’ajoutent, cette année, Haïti, Espagne et Allemagne, trois nations aux potentialités picturales fulgurantes. La foire qui se veut un rendez-vous d’art des Amériques a eu lieu au Miami Beach Convention Center, où les dernières tendances de la peinture, de la sculpture et du multimédia ont été exposés dans un cadre chatoyant. Marie Alice Théart, directrice de Festival Art, n’a pas caché sa joie de voir qu’Haïti est une fois au premier rang sur la scène artistique internationale en tant que pays invité, valablement représenté pour hisser avec éclat, à travers ses ambassadeurs culturels et artistiques, le bicolore national. A cet égard, l’imposante «délégation» haïtienne a reflété cette densité resplendissante de styles et d’inspiration qui caractérise avec jubilation notre peinture depuis plus de cinquante ans. La participation d’Haïti à Arteaméricas est une occasion de montrer son potentiel sur le plan créatif, de rencontrer les représentants des pays de l’Amérique latine et de refaire surface. « Au temps de catastrophe, les objets d’art semblent ne pas être très importants ou pris en considération seulement après que les besoins de la communauté sont satisfaits », écrit Michel Philippe Lerebours, directeur du musée d’Art haïtien, dont l’immeuble a été endommagé par le séisme. Le directeur du musée d’Art haïtien s’est référé à un vieil adage pour expliquer la situation exceptionnellement grave engendrée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 dans le secteur culturel : “La honte à qui peut penser aux peintures et aux sculptures quand Rome brule”. Historien avisé de notre peinture, il a également mentionné que cette catastrophe n’est pas la première vécue par les Haïtiens, ni la première à avoir causé des dégâts irréversibles au niveau du patrimoine historique. Trois secteurs d’activités (peinture, sculpture et multimédia) ont animé donc l’Arteamericas qui se veut, au final, un hymne à la diversité, à la solidarité, à la coexistence des peuples à travers l’universalité de la culture, bien commun de l’humanité et facteur de paix. Des exposants d’origine diverse à travers plus d’une quarantaine de galeries ont participé à cette grande foire où l’art et la création ont permis à cette manifestation d’exalter tant d’efforts marqués par l’originalité et la nouveauté. L’Arteamericas offre l’occasion aux artistes des différents pays sélectionnés de mettre en relief leur créneau artistique respectif et autant que possible leur niveau de création. Mieux : il répond à une triple ambition artistique, culturelle et populaire. |
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sources : www.lenouvelliste.com
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