Au lendemain du tremblement de terre en Haïti, Kent Nagano a appelé Luck Mervil pour lui offrir son aide. C’est là que l’idée des concerts a germé. Tout au cours de l’été, l’OSM a pu recueillir 28 000 $ pour le nouveau défi de Luck Mervil et son équipe de Vilaj Vilaj des villages pour le monde, un organisme qui oeuvre en Haïti. Ce soir, Kent Nagano ouvre la saison de l’OSM en rendant hommage au courage du peuple haïtien dans un spectacle extérieur présenté au parterre du Quartier des spectacles.
Denis Bouchard signe la mise en scène et Luck Mervil, qui chantera en créole accompagné des musiciens de l’OSM, animera cette soirée très spéciale.
«C’est un spectacle hommage qui nous rappelle qu’il ne nous faut jamais oublier, car rien n’est encore réparé en Haïti. Il faut se souvenir, le chanter et le crier encore haut et fort. Les Haïtiens sont encore dans le besoin et faut continuer à les aider» confie en entre-vue Luck Mervil.
On sait qu’il a mis sa carrière en veilleuse pour créer un OMG et s’occuper de Vilaj Vilaj.
«Je veux aider les Haïtiens qui profiteront des premières installations. Mais Vilaj Vilaj c’est pour tous les pays dans le besoin.»
Il ne cache pas que des gens croient qu’il est «un peu fou, voire même un illuminé, pour quitter son métier pour aller construire des villages en Haïti.»
C’est mal connaître l’homme qu’il est.
«Je n’arrête pas de chanter, voyons… Je peux sortir ma guitare et composer des chansons partout où je suis. Mais j’ai besoin de créer d’une autre manière. L’aide humanitaire telle qu’elle se vit sur le terrain n’est pas efficace. J’ai le goût de réagir et de créer une autre manière de faire. Et je veux que ça marche. Pour ce faire, je suis prêt à faire de gros sacrifices pour un an comme voir moins mon fils, mes deux filles et ma douce. Sauf que je sens trop l’urgence. Et tant mieux si après, nous sommes imités. Actuellement, c’est l’échec sur le terrain» dit-il d’une voix décidée.
Et il promet une transparence sans faille.
«Sur le site de Vilaj Vilaj, tout sera inscrit y compris mon salaire. Je veux que ça fonctionne donc je veux que les gens n’aient rien à nous reprocher.»
Il incite les gens à visiter son site et à acheter une petite bouteille d’eau identifiée à son organisme dont les sous vont directement au projet.
«L’eau vient du village de Fred Pellerin,
c’est un beau clin d’oeil. Et déjà, nous tissons des ponts. C’est bien.» Luck Mervil invite aussi les gens qui se rendront ce soir au spectacle à arriver avant pour s’informer sur son projet.
«On vendra également des bracelets Vilaj Vilaj. Mais je veux que ceux qui sont avec nous connaissent bien nos ambitions», dit-il.
Un grand spectacle
Ken Nagano promet de l’émotion. «Cette tragédie du peuple haïtien m’a profondément bouleversé mes musiciens et moi», a-t-il dit hier alors qu’il se soumettait à une séance de photo.
L’émouvante chanteuse Marie-Josée Lord sera également présente de même que Dany Laferrière qui lira un de ses textes écrits tout spécialement pour cet évènement.
Le Cirque Eloize interprétera également L’Oiseau de feu.
Luck Mervil parle avec passion de sa nouvelle aventure.
«Des gens du Pakistan ont communiqué avec nous. Je leur ai dit que le modèle se fait en Haïti et que oui nous ciblons aussi tous les pays du monde qui en auront besoin. Je dis d’ailleurs aux Haïtiens qu’ici c’est le début de notre projet. Mais que derrière tout cela nous voulons révolutionner la façon de faire de l’humanitaire sur le terrain, car après 50 ans d’existence, il est clair que ça ne fonctionne pas. Je le répète. Et non, je ne veux pas me positionner pour devenir un jour président d’Haïti comme me l’ont demandé récemment des journalistes haïtiens. Si ça marchait, ça se saurait», précise Luck Mervil.
Il veut aider le monde et il se sent prêt plus que jamais pour concrétiser son rêve.
Sa décision ne fut pas facile à prendre.
«La construction de ce premier village prendra un an. Je vais souffrir de moins voir mon bébé c’est certain. Mais je suis habité par cette idée de changer le monde pour le meilleur. Quand tu dis cela, les gens se retournent vers toi et disent : tiens encore un rêveur, un utopiste. Mais moi je m’arrête et je me dis, tiens si je veux donner quelque chose à mon fils, c’est justement cette façon d’aller au bout de ses rêves et de travailler vraiment à changer le monde. S’il y a quelque chose à faire sur la planète c’est surtout ça. Et ce sont justement des rêveurs et des utopistes qui ont changé le monde et créé les plus grandes choses», conclut Luck Mervil qui vous donne rendez-vous ce soir.
Source : http://fr.canoe.ca
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