Le deuxième dimanche de Janvier est toujours consacré au lancement officiel de la période pré-carnavalesque à Jacmel et les jours gras. Cette manifestation culturelle depuis plusieurs années regroupe des gens de toutes couches sociales, venant de tout horizon, riches, pauvres, blancs, mulâtres…. Jacmel, « la ville lumière, », « ville touristique », est réputée internationalement pour son Carnaval. Selon les informations qui circulent, Jacmel, la ville du Cap et les Cayes seraient les trois grandes villes retenues pour l’organisation du carnaval en Haïti cette année.
Rappelons qu’en 2010, il n’y a pas eu de Carnaval à cause du tremblement de terre du 12 Janvier qui a frappé durement la ville de Jacmel et sa population. Les bâtiments historiques, qui ont fait la beauté touristique de Jacmel, ont été gravement endommagés par le séisme, et de nombreux artistes et artisans, qui constituent le moteur du carnaval Jacmelien, ont été victimes de la catastrophe.
La tenue du Carnaval cette année, suscite de nombreuses réactions dans la population dont les opinions sont partagées sur la tenue ou non, de cette activité culturelle. Interrogés par Haitilibre, plusieurs résidents pensent que la situation dans laquelle se trouve le pays, n’est pas propice à la fête, rappelant qu’un an après le séisme, les conditions de vie des personnes vivant sous les tentes restent inchangé, critiquant l’inaction des autorités. Certains Jacmeliens pensent que les fonds qui vont être dépensés seraient mieux utilisés pour les personnes affectées par le choléra ainsi qu’aux victimes du séisme. D’autres rappellent, que lors de la période carnavalesque, les gens consomment beaucoup d’alcool et que les excès sont souvent la cause de violences, de plus, ils mentionnent que le carnaval pourrait favoriser la propagation de l’épidémie de choléra dans un département déjà gravement affecté par la maladie.
Mais ces avis ne sont pas partagés par tous, de nombreux citoyens croient que malgré tout, le Carnaval serait un bon moment de défoulement qui pourrait aider la population à combattre le stress post-traumatique causé par le séisme, et oublier pendant cette période, la conjoncture politique déplorable dans laquelle est plongé du pays…
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