Festival Jazz: Et la parole succède à la musique


Le 28 janvier 2012, après une semaine de bonnes musiques, le festival international de jazz de Port-au-Prince  a pris fin sur l’envie, mais les échanges ont continué au restaurant 4/14 où, pendant trois jours, des professionnels du secteur s’étaient donnés rendez-vous.

Les ateliers ont démarré  le dimanche 29 janvier avec la présentation des connaisseurs invités à animer ces rencontres. Le premier thème,  les droits d’auteurs, un thème crucial pour Haïti, a été débattu par Erica Smith originaire de la Barbade présidente du comité de gestion de l’association des droits d’auteur de la Caraïbe. La Barbade, un pays qui nous ressemble dans ce domaine, mais qui est plus conscient de ces problèmes. Succède à Erica Smith le Directeur du bureau haïtien des droits d’auteurs Emmanuel Dérivois. Dans sa présentation, le directeur de BHDA a plaidé en faveur d’une meilleure attention au bureau de la part des créateurs en les invitant à venir s’inscrire pour la protection de leurs œuvres. Il a par ailleurs souligné les nombreuses difficultés auxquelles l’institution fait face, telle que l’absence d’un conseil d’administration. Cet état de fait, selon le directeur, ne facilite pas sa tache.

Le lundi 30 janvier Laurence Aloir, animatrice et productrice de l’émission musique du monde sur RFI depuis 1992 a parlé de son métier et de la diversité musicale  qui caractérise et fait l’attraction de son émission. Marie Agnès Beau, Manager d’artistes africains et caribéens, qui a travaillé dans des maisons de disques et qui est aussi formatrice en développement international et digital, a surtout parlé de la distribution et de la promotion digitale, tels les réseaux sociaux et les boutiques en ligne. José Da Silva propriétaire du label Lusafrica ayant pour vocation la promotion des musiques lusophones du continent noir, a souligné la grande richesse musicale d’Haïti, qu’il a appris a apprécier par le biais de Coupé Cloué.

Le dernier jour Christoph Borkowsky, président de la compagnie Pirranha Womex AG , un des principaux producteurs indépendants dans le domaine des échanges musicaux a fait un état des lieux sur la question de la circulation des artistes surtout dans les pays du tiers-monde et ceux du continent africain. Le directeur du Festival de musique Africolor, Phillipe Conrath, a pour sa part présenté un tableau sombre des pays d’Afrique qui peinent à trouver un visa dans les consulats. Ce qui décourage les promoteurs à négocier des contrats avec ces derniers. Seul manager haïtien à être intervenu, Charlot Murat, le promoteur de BélO a affirmé n’avoir jamais  eu à faire face à ces difficultés heureusement.

Ces ateliers, tenus sous les auspices de la fondation Haïti Jazz, l’Institut Français en Haiti et Caracoli, ont pris fin dans une ambiance conviviale. Les participants sont sortis visiblement satisfaits.


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