Vivre loin de son pays natal n’est pas une chose facile. Malgré le nombre d’années passées aux pays d’accueil, la culture nous suit. Elle est innée. On ne peut se divorcer d’elle. Elle aide à alléger la nostalgie de l’immigrant haitien. Il n’y a pas comme chez soi. Dans cette optique, certains ressortissants d’Haïti ont mis sur pied des comités de loisirs / divertissements pour offrir à leurs compatriotes des activités culturelles comme des festivals de musique annuellement.
C’est un moyen de divertissement sain capable de réunir dans un même espace tous les Haïtiens, sans distinction d’appartenance politique, de couleur, de classe sociale ou religieuse. Cela se remarque surtout en Floride. Dans un temps, il n’y avait qu’un seul festival annuel à Miami. Aujourd’hui, on en compte deux, qui ne se tiennent pas le même mois, ni non plus dans la même ville. « Gen plas pou tout moun, depi w konn sa wap fè ». Le second festival est à sa cinquième édition. Les membres du comité l’ont baptisé « Caribbean Festival ». Il s’est déroulé le samedi 19 mars 2016, à Orlando, Floride. Et, malgré une pluie intermittente, les gens avaient fait le déplacement en grand nombre (entre 7,000 à 8,000).
L’ouvrier travaille au goût du maître
La manifestation culturelle a commencé avec des groupes méconnus ou inconnus, ce qu’en anglais on appelle « the underground bands » ou bien des orchestres en herbe (upcoming bands en anglais). L’intention est bonne. Les organisateurs du festival ont ainsi donné la possibilité à ces groupes musicaux de se faire connaître du grand public. C’est une très bonne plateforme pour eux. On ne nie pas le problème qui existe entre les groupes les plus populaires qui rechignent toujours à l’idée d’ouvrir un festival, prétextant ne pas vouloir jouer pour une poignée de monde. Pourtant, quand ils ont un second engagement le même jour, c’est normal de jouer tôt. Il s’agit là d’une absurdité qu’il faut combattre.
On doit rappeler à ces musiciens qu’ils sont payés pour participer au festival. Face à une telle situation, il faut dénoncer le manque de leadership des organisateurs qui les engagent. Car l’ouvrier travaille au goût du maître. En sus, quand on annonce l’ordre dans lequel les groupes se succéderont sur le podium, le public fera le déplacement plus tôt. Contrairement à ce que pensent les responsables d’orchestres, la participation des groupes qui ont pignon sur rue en début de programme aura un grand effet positif sur le déroulement des festivités.
Une telle disposition incitera les festivaliers à venir très tôt au lieu du rendez-vous en vue de s’assurer d’une meilleure position d’observation de ce qui se passe sur la scène. Ainsi, ils aideront les organisateurs et faciliteront la gestion du temps. Auteur de l’article: Robert Noël. Cela pourra aider le régisseur (stage manager en anglais) dans ses fonctions. Ce sera une forme d’entraide. Des fois, on doit jouer le rôle de catalyseur pour faciliter l’interaction, donc la bonne marche d’un projet commun. Le proverbe créole trouve son application ici: « se yon men k lave yon lòt ».
Il est temps que les organisateurs de festival ou bien de soirées dansantes changent leur stratégie face aux orchestres haïtiens, qui pourtant ne disent mots quand ils vont soit en Martinique, en Guadeloupe ou ailleurs. Ils acceptent toutes les conditions qu’on leur impose. En ce sens, T-Vice n’est pas et n’a jamais été comme les autres formations musicales. T-Vice « pa nan bese triye, ni nan chwazi lè pou jwe, ni fè latchitchinntchwèt. Ou peye l lajan l, li ba w sèvis ». Cela fait preuve de professionnalisme. On ne saurait laisser passer inaperçue l’excellente performance de T-Vice au festival. Compliments aux musiciens de T-Vice et au personnel managérial du groupe.
Une autre stratégie pour remédier à une situation qui a trop duré
Les organisateurs de festivals peuvent procéder à un tirage au sort en présence des représentants de chaque orchestre participant au festival. Le numéro tiré du lot déterminera la position et l’heure à laquelle doit jouer chaque orchestre. Ce modus operandi laissera plus de marge de manœuvre au régisseur « stage manager ». Auteur de l’article : Robert Noël. Celui à qui incombe cette responsabilité au sein du Caribbean Festival a été publiquement acculé par plus d’un.
Les critiques pleuvent encore des deux côtés. On dit que Shabba a toujours l’air arrogant. Tout le monde croit et pense que Djakout #1 peut choisir un meilleur porte-parole. On comprend la position de Shabba, le tambourineur de Djakout #1, puisqu’il espérait avoir plus de temps pour permettre à son groupe musical de présenter un spectacle digne de ce nom. Mais quand les musiciens tuent le temps à l’hôtel où ils sont hébergés, attendant que quelqu’un sur place leur dise au téléphone que l’espace est plein à craquer, pour qu’ils décident, c’est une forme de coquinerie (jwèt ti koken, ti mès, ti jwèt mètdam).
Le régisseur « stage manager » est-il vraiment responsable du fâcheux contretemps? L’enfer n’est pas toujours pavé de mauvaises intentions. Au cours d’une interview que Jean-Claude Vaval, le régisseur « stage manager », avait accordée à Radio Différence FM, deux heures avant le festival, il avait fait passer un point. Il avait déclaré sans réserve que les gens viennent au fest pour voir et écouter surtout les groupes comme Klass, Djakout #1, T-Vice et Carimi. Il faut toutefois reprocher le manque de fermeté de ce dernier dans ses décisions. Qu’il ne se laisse pas intimider par ces musiciens. Gen yon jan pou w ye, ou jan ou dwe ye.
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