Vous êtes, probablement comme moi, fan inconditionnel de Réginald Cangé ‘’Pè L’As’’ et de Dener Ceide, deux artistes aux immenses talents du Compas-Direct! Vous êtes surement en attente impatiente du premier album à sortir de la grosse aventure dans laquelle se sont lancés ces deux super stars sous le nom de Zafem! Alors un avant-gout vient juste de vous être servi avec Savalou (Clip en fin d’article).
Il parait un morceau composé pour la circonstance spéciale que le pays est en train de revivre à l’instar d’un refrain repris à l’infini dans une mélodie que le chœur se lasse d’interpréter en présence d’un public prisonnier du spectacle qu’il a chèrement payé!
Savalou est bienvenu pour la circonstance mais loin de combler les longues attentes de mélomanes et de fans assoiffés de voir arriver un nouveau souffle dans ‘’l’industrie’’ musicale haïtienne. On aurait pu dire comme Bugs Bunny dans les dessins animés: eh quoi de neuf docteur?
Un texte bien travaillé, un montage réussi et surtout un réel engagement
C’est une musique qui peint le tableau réel de la situation socio-politico-économique du pays. Un texte bien travaillé, un montage réussi et surtout un réel engagement d’artistes dans la lutte pour le changement et le mieux-être des couches sociales défavorisées. Un appel au changement dans la gestion trop personnelle des biens publics, une mise à l’écart définitive des situations qui laissent les citoyens dans la tristesse.
…rien de nouveau.
Mais alors du point de vue musical, rien. Mais oui rien de nouveau vraiment. Rien qui diffère de ce qu’on a l’habitude d’écouter. Pas de marque de fabrique, un logo du brand name (comme on dirait en anglais, qui nous permettrait de l’identifier, un style qui ferait la différence, une manière de jouer qui ne laisserait aucun doute aux oreilles du mélomane, une étampe personnalisée. Trop pressé…ce n’est qu’une musique de circonstance!
On ne s’étonne pas surtout de la ressemblance avec Zenglen puisque les deux artistes ont participé à maintes reprises avec le groupe à Brutus (et de Richie dans le temps), dans la composition, le montage, l’enregistrement… l’interprétation sur scène de plusieurs hits dont on ne se lasse toujours pas d’écouter. Pas de surprise! Sauf quelques saveurs d’antan accouchées probablement par hasard – je préfère avancer prudemment en attendant que les artistes témoignent de cette volonté de remonter un peu le temps du Compas. Une brise qui ressemble au Bossa, quelques notes de solo qui s’approchent de la guitare de Eddy Wooley….des nuances éparses de différents groupes qui n’existent plus. Non je ne parle pas de copiage ou de manque d’inspiration – c’est quand même Dener et Réginald – mais je parle de bonnes nuances qui sont venues réveiller mes doux souvenirs des années 70-80.
Mon inquiétude reste dans la même impatience de l’attente du premier album de Zafem. Je suis certain mais surtout j’espère, comme un chrétien qui attend le paradis promis, que ces deux artistes nous sortiront quelque chose de neuf, bien travaillé dans la moule d’immenses talents qu’ils sont les leurs.
Pour le moment Savalou nous est donnée, on la reçoit avec joie. Mais elle n’annonce pas le sauveur qu’on attend pour sortir le Compas de la monotonie qui la colorie ces derniers temps. Elle ne nous permet pas de rêver de l’expansion productive du Compas en territoire étranger.
…Zafem pako fè zafè m’
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