Bravo Victorious : ni déçu ni excité à l’écoute du Nouvel album de Zenglen!
Le groupe du Maestro Brutus a répondu à ce qui a fait de lui une référence dans la musique haïtienne : une bonne orchestration, une harmonisation qui plait aux oreilles et une musique ordinairement facile à écouter et à chanter.
Je serais enclin à dire que Zenglen a perdu un peu de son style voire même de son originalité. Mais les groupes musicaux ont appris à jouer au gout de leur public plutôt que d’approfondir la quête de pistes plus « savantes » qui pourraient enrichir davantage le Konpa. Se biznis li ye wi!
Des 14 morceaux de l’album, celui qui devrait naturellement enchanter tous les fans de Zenglen est l’Ode à Nicolena. Cette américaine d’origine italienne a apporté au groupe une touche de cuivre spéciale et sa fidélité témoigne de son amour pour le Konpa ainsi que de son attachement inconditionnel à Zenglen.
Nicolena n’est pas la première étrangère au sein d’un groupe Konpa mais, autant que je me souvienne, c’est l’une des rares femmes – si ce n’est la seule, corrigez-moi s’il le faut – à évoluer comme instrumentiste dans un djaz ayisyen.
Je reste encore sur ma faim en ce qui concerne l’orchestration de ce chant de reconnaissance envers Nicolena. J‘aurais de loin préféré un élan commun des meilleurs artistes de Zenlen ayant évolué aux côtés de Nicolena, notamment les chanteurs Gracia, Frero, Kenny et Réginald ainsi que d’autres fameux musiciens du groupe comme Richie et Nickenson.
Brutus a-t-il pensé à faire une telle démarche? L’aurait-il fait même s’il en avait eu l’idée? Et les ci-nommés auraient-ils consenti à y prendre part?
Un bien petit sacrifice, à mon humble avis, pour honorer une musicienne de talent qui a évolué au milieu d’un nid d’hommes durant plusieurs années – une étrangère, de surcroît, dont la culture n’a quasiment aucun lien avec le Konpa dirèk.
Alors, revenons à l’entièreté de l’album avec certains lyrics bien écrits et d’autres textes grivois – bien plus trivial qu’obscène – auxquels Zenglen nous a bien habitué sur chacune de ses productions.
L’orchestration est de bonne qualité – même si je ne digère pas ces passages déjà entendus, en veux-tu en voilà, accouchés par quasiment tous les groupes.
Et le chanteur principal? Ah oui je ne peux pas l’oublier dans cette appréciation. Se yon bwat katon vwa, comme dirait Top Adlerman. Et ce n’est pas un compliment, bien qu’il soit un bon interprète et qu’il soit doté d’une belle voix ou de belles voix car j‘en entends différentes toniques dont je découvre mal l’originalité. Je préfère vous laisser faire le décompte de vos propres oreilles.
Ma surprise, et j’adore cette charmante surprise sur l’album, c’est peut-être parce que j‘apprécie tellement la tessiture et le talent de cette chanteuse que je perd toute rationalité dès que ses cordes vocales résonnent dans mes oreilles. Tamara est le sucre d’orge de cet album, la menthe Alta que je tourne et retourne dans ma bouche, savourant la fraicheur naturelle qu’elle fait traverser de mes narines jusqu’à mon cerveau. Mwen pa vle l fini !
Finalement ce qui me fait apprécier un album c’est cette envie de réécouter les différentes interprétations encore et encore. Bravo Victorius me fait cet effet bizarre que j‘aime!
Bon… pas tous les morceaux ou pas tous les passages, surtout ceux qui me crispent les nerfs car dénués d’originalité à mon sens.
Mais quand même, Bravo Maestro Brutus!. Zenglen tou tan!
FD
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