DMKV: Lè ou marye

“Chanson à boire”, “Drinking song”, “Trinklieder” sont respectivement les vocables français, anglais, allemand qui désignent des airs d’inspiration populaire, contenant des textes simples, drôles, grivois, qu’on s’amuse à chanter lors d’ambiances arrosées. Chez nous, on parlerait de “Mizik tafya”, des troubadours.

De telles musiques ne sont pas particulièrement exaltées pour leur contenu artistique. On peut cependant en tirer des citations à introduire dans des pièces mieux travaillées. Il faut avouer qu’elles apportent une bouffée de gaieté aux ambiances où elles peuvent intervenir.

Il peut arriver qu’une vulgaire chanson à boire obtienne une promotion pour atteindre un niveau plus prestigieux. En pareil cas, seule la mélodie est conservée. “The Anacreonic Song”, par exemple, chanson à boire de l’Angleterre, fut composée en 1775, par John Stafford Smith, en l’honneur du poète grec Anacreon, grand ivrogne devant l’Eternel, pour l’amusement de ses disciples de la bouteille. Elle s’est par la suite dépouillée de ses paroles de tafya pour se vêtir de celles du “Defence Of Fort M’Henry”, un poème écrit en 1814 par un Américain, Francis Scott Key, pour fièrement devenir en 1814 le STAR-SPANGLED BANNER. Une autre remarque que j’ai toujours faite sur cet hymne national: ses six premières notes me rappellent curieusement les premières de la Sonate No. 23 ‘Appassionata’ de Beethoven, composée entre 1804 et 1806, avant le Star-Spangled Banner.

Un des grands maîtres des chansons á boire de chez nous est un troubadour guitariste, un natif de Jacmel, Cyriaque Achille Delmas. Il nous apporte le sourire ce matin dans une petite composition légère, amusante, apaisante, somme toute, agréable “Lè Ou Marye”. Avais-je mentionné qu’il est mieux connu sous le nom de Ti Paris?

KV
“VIN et MUSIQUE furent toujours pour moi le meilleur tire-bouchon”.
Anton Tchekhov (écrivain russe).

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