Je fais le constat que le Compas a toujours évolué par cycles, influencés par des courants divers, d’ici et d’ailleurs. Mon sentiment est que, étant issu lui-même d’un géniteur, il paraît plus apte à accepter des greffes pour une affirmation en constante adaptation.
A mon avis, une autre raison possible à ces différentes vagues se comprend dans la monotonie provoquée par les séquences trop répétitives des musiques qui finissent par rendre la Musique tout aussi lassante, pour une consommation et une satiété très rapides.
Le piétinement et le dépassement de l’ère Gypsies-Difficiles ont favorisé l’invasion des groupes Exile One et Gramacks. On se souvient de la grande popularité des tubes comme ” Rosita” ou ” Réflexion”. Le mot des nouveaux Césars: ” Nous sommes venus. Ils nous ont entendus. Nous les avons vaincus”. Eh oui! le vide se laisse combler par n’importe quoi.
Ces groupes antillais avaient compris que les jeunes de l’époque vibraient mieux aux beats du Disco et du Funk. Claude Marcelin et Robert Martino, à la Toussaint Louverture, apprirent la leçon de leurs conquérants et décidèrent d’introduire dans leurs groupes respectifs les lignes de cuivre, les keyboards et les synthesizers, avec leur souci d’un remplissage et de plus de corps que la Musique de l’ère vieillissante. Le Scorpio et le DP Express venaient ainsi de rééditer les prouesses de 1804 face à ces nouveaux Français. Ils se sont déclarés seuls maîtres du Fort. Tout comme du vide, la nature a horreur de la surabondance.
Ces nouveaux groupes se sont imposés avec une Musique adaptée aux goûts du moment, avec le rythmique du Compas bien marqué au tambour, instrument incontournable pour nous, dont ne disposait pas Exile One.
Des délices de l’époque, nous retenons “M’ PA PREN CONTAC” (M’pa Pran Kontak) du DP Express.
Kesnel Vertil
“Ce qu’on ne peut dire et ce qu’on ne peut taire, la musique l’exprime”.
Victor Hugo.-
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