Chez nous, on dit que “Vakabon se kòd gita”. Cependant, la traduction vers l’Anglais semble dépouiller le concept de ses scories peu fréquentables pour le porter au niveau prestigieux du groupe STRINGS.
Cette semaine, j’ai eu le plaisir de plusieurs entretiens avec mon bon ami Ralph Blanchard, excellent guitariste et un des membres du début de ce fameux groupe qui a marqué le cours de la musique haïtienne à partir de 1997, durant une vie active d’environ 25 années.
STRINGS a réussi le métissage du Flamenco et des rythmes locaux. J’avais perçu le groupe, à son début, comme plutôt un orchestre de concert. Mais il a semblé s’être laissé traîner par un public qui accordait la priorité à sa hanche sur ses oreilles. Un succès fulgurant à la musique de danse et le fast food réclamé fut servi en toute générosité. Cette prolificité créa une confusion telle qu’il fut souvent difficile d’identifier une musique. Ce grand succès, face à un public dynamique et ingrat, avala la pérennité du projet, avec la conjonction d’autres facteurs liés à la réduction de la fréquentation des night clubs.
Ralph a reconnu l’introduction, dans leurs tubes, de séquences mélodiques qui rappellent celles de l’ère Nemours-Sicot. Il s’est plu à mentionner son admiration et l’influence de guitaristes-légendes tels Robert Martino et Dadou Pasquet sur son doigt magique.
Si nous devions choisir ce matin une musique uniquement par rapport à sa beauté, nous serions dans un réel labyrinthe. Nous retenons le titre “Metamorphosis” (assez loin de l’absurdité de Kafka) qui constitue la charnière vers le genre que le groupe a baptisé sous le nom de Flamenco Tropical, signature sans équivoque, empreinte de sa forte personnalité.
Kesnel Vertil
“La musique est pour moi un partage de sincérité. Elle permet d’être libre et réel”.
Ralph Blanchard.-
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