Les années 70 ont vu une prolification de compositions musicales de qualité un peu partout et dans tous les genres. Au niveau du Compas, ce fut la décennie des grands projets de musiciens de grand calibre hors des groupes auxquels ils appartiennent. Le maestro du Djet-X, le saxophoniste Gérard Daniel, surnommé le préfet de Brooklyn, et le fameux guitariste du Skah-Shah, Mario Mayala, sortent un super disque, GM Connection.
De tels projets permettent aux musiciens de mieux s’exprimer, sans aucune contrainte des limites de leurs groupes, et en offrant une originalité par de nouvelles combinaisons artistiques.
La musique “Adelina”, sortie en 1980, est ruminée encore aujourd’hui avec son goût succulent de la première bouchée. Je l’ai découverte dans un bal de salon où tout le monde restait ébahi de cette merveille qu’on ne pouvait pas situer.
On reconnaissait aisément le saxophone de Gérard Daniel dans une sorte de confusion avec la guitare de Mario Mayala, dans un air très accoustique. Une autre curiosité fut la ligne des violons. On a compris par la suite que ces violons sortaient des doigts magiques du keyboardiste.
Il est à noter la participation de l’excellent trompettiste Anderson Cameau, du batteur Jean-Max (Marco) Cicéron qui, encore adolescent, avait, auparavant, fait ses débuts au sein des Deutz. Le rythmique de la basse fut assuré par Lesly Lavelanet.
“Adelina” apporte une touche particulière avec la reprise d’une phrase musicale pas moins de 12 fois, sans pourtant se faire lassante. Elle est portée par la ligne des vents, renforcée par le pseudo-violon. Elle fait une magnifique interaction avec le saxophone dans une réplique où elle revient, imperturbable. Malgré ses variations et grands écarts, le saxe rencontre par instants les vents, dans une parfaite synchronisation.
De l’avis de plusieurs observateurs, “Adelina” se classe parmi les meilleures œuvres du Compas. Une musique qui vous transporte irrésistiblement vers les étreintes de la danse.
Kesnel Vertil
“Il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde”.
Friedrich Nietzsche.-
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