Nous avons été invités, il y a quelques années, à une fête de Première Communion chez des amis où l’animation musicale était assurée par un quintet de Jazz. Son répertoire était constitué en grande partie d’airs populaires de chez nous et de morceaux choisis du Compas.
Il est assez courant que des musiciens s’adonnent à l’adaptation de grands classiques de notre folklore en version Jazz. Les œuvres du Compas retiennent très peu l’attention dans ce genre d’arrangement.
Le quintet en question a semblé s’attacher particulièrement à des compositions du groupe Mizik Mizik. Il en a interprété deux: “Lè Nap Fè Lanmou” et “Webè”. J’avais vite compris la raison du choix de ces compositions particulières. Le passage à une version Jazz paraît plus facile avec ces musiques, bien travaillées et offrant déjà une structure plus propice à la forme savante.
“Lè Nap Fè Lanmou” débute avec un air anonyme capable de déboucher sur n’importe quoi, avant de s’affirmer sur notre Compas. Le chanteur entame un dialogue avec le piano qui resre discret et subtil. Le guitariste du groupe de Jazz se contente de reprendre les superbes variations de Kéké Bélisaire qui, par moments, sont reprises comme un écho de l’accompagnement du piano de Fabrice Rouzier. La percussion est particulièrement agréable, avec de multiples breaks, créant de délicieux contretemps.
“Webè” se lance dans un superbe faux-départ à couleur latine avant de se raviser. Une musique succulente qui semble évoluer suivant une spirale, qui fait recommencer le délice lorsqu’il semble s’arrêter.
Ces deux compositions, comme semble le suggérer le groupe de Jazz, méritent une écoute plus soutenue pour mieux embrasser leur haute portée artistique.
Kesnel Vertil
“Quelqu’un a joué une fausse note, et le Jazz est né”.
John Coltrane.-
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