Beaucoup plus qu’un spectacle, Étincelle était une rencontre : entre une artiste et son public, entre les mots et les cœurs, entre les origines et les ailleurs. Le genre de moment qui laisse une empreinte.
Ce 10 mai 2025, un frisson a parcouru l’assistance à la salle LE VRAI MONDE de Montréal. Il ne s’agissait pas d’un simple concert, mais d’une expérience, un moment suspendu dans le temps. Étincelle, le premier grand spectacle personnel de Tamara Suffren depuis sa migration sur le sol canadien.
Étincelle était une prestation tissée de poésie qui a su rallumer quelque chose de précieux : l’émotion brute, la chaleur du partage et la puissance subtile de la musique. Elle racontait une histoire ; chaque silence entre deux titres devenait un souffle de sincérité.
Dès les premières notes, la voix profonde et nuancée de la compositrice de “Ale Trankil” a conquis la salle, remplie à environ 85 % de sa capacité.
S’il est vrai que celle qui se surnomme “La Tamiou” était l’étincelle, ses invités ont été les braises qui ont maintenu la flamme vive. Rebecca Jean a illuminé la scène de son énergie. Marco Volcy a apporté une touche assez remarquable au spectacle grâce à son talent d’acteur et cette voix calme qui se conjuguait au présent ce soir là avec celle de l’interprète de “Gad On Peyi”. Il serait injuste de ne pas mentionner Papi Jay, finaliste du concours La Voix Québec, dont l’entrée sur scène a déclenché l’euphorie chez un grand nombre de jeunes femmes dans l’assistance. Et l’un des moments intenses de la soirée, était cette sequence où BIC est monté sur scène dans le rôle d’un grand frère ayant un échange sincère et therapeutique avec sa petite soeur pour lui rassurer que tout ira bien avant de chanter deux morceaux tiré du repertoire du “Tizon Dife” ensemble.
Pour accoucher ce beau spectacle, Tamara s’était entourée d’autres personnes autant dévouées que professionnelles. Sur le podium, on pouvait identifier deux talentueuses danseuses : Melissa et Anicka, deux choristes dont le professionnalisme n’est plus à démontrer : Cynthia Michel et Hadler Chéry. Quatre musiciens qui ont offert une performance à la hauteur du spectacle. La section rythmique était assurée par deux Haïtiens : Watson Joseph à la basse et Wess Beaudry à la batterie, tandis que la ligne mélodique était confiée au claviériste ivoirien David Mobio et au jeune guitariste sénégalais Assane Seck, qui n’a laissé filer aucune note.
Je ne saurais manquer de déplacer le projecteur de la scène pour le placer sur les gens qui, dans l’ombre, effectuaient un boulot remarquable : John W. Delva, Azgad Massena l’ingénieur de son, Vanessa Suffren, “bwa dèyè bannann” Tamara; Kenchina Lajoie, Moutiatita, Jamelle, Cassandre, Bernado, Carl Hendy, Junior Edouard, Cynthia Mertilus et Lourdes Anna Chancy, qu’on ne présente plus.
Et pour aligner ce beau spectacle il y avait la baguette enflammée du metteur en scène David Mezy.
Le public ne se contentait que de suivre le déroulement du spectacle, il s’est engagé dans un va et vient avec la star de la soirée à chaque instant. Beaucoup sont sortis de la salle les yeux brillants de satisfaction.
« Je ne connaissais que quelques chansons de Tamara Suffren avant ce soir, mais là, j’en suis convaincu. Elle est exceptionnelle», m’a murmuré une spectatrice.
Étincelle, Montréal s’en souviendra pendant longtemps !
Texte: Sylvain Exavier (Sylex)
CP: Interprétation recadrée d’une photo de @dezobri
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