«Mourir est beau» : peindre la mort,  la vie…avec les mots

Aujourd’hui à Ottawa, j’ai eu le privilège d’assister au lancement du livre « Mourir est beau » de Stéphane Martelly. L’événement, proposé par l’association Mosaïque Interculturelle, a été bien plus qu’une simple présentation littéraire : un véritable voyage poétique au cœur des questions essentielles de l’existence.

Pour introduire l’ouvrage, l’auteure s’est prêtée à un dialogue riche et vibrant avec le romancier Blaise Ndala. Ensemble, ils ont ouvert un espace de réflexion où se mêlaient vie et mort, combat et résignation. Mais loin de tout discours théorique, c’est la poésie qui a servi de passerelle, avec des mots choisis, agencés pour émouvoir, secouer et susciter l’admiration.

Le public, manifestement connaisseur, n’a pas été en reste. Ses questions et remarques ont non seulement enrichi la discussion, mais aussi permis d’approfondir ce rapport subtil entre poésie et expérience humaine.

Quant au livre lui-même, il se distingue autant par son fond que par sa forme. « Mourir est beau » est une œuvre d’art visuelle autant que littéraire : les mots, les paragraphes, les silences et même les espaces blancs deviennent matière à interprétation. Chaque page invite à un double regard : lire et contempler. À la manière d’un peintre jouant avec ses couleurs, Stéphane Martelly joue avec les mots et les idées pour peindre des émotions, des visions et des questionnements qui dépassent la simple lecture. Une expérience où la poésie devient tableau, et où chaque lecteur est convié à y poser son propre regard.

Tilou

Lecture du texte « Défilée » par Stéphane Martelly

Un commentaire

  1. Jeanne Martine Pierre Baptiste
    7 septembre 2025
    Reply

    En lisant Perlage de fer(p.65), j’ ai senti le poids des chaînes et la violence des colonisateurs, mais aussi la force et la beauté de nos voix noires.
    Les mots de Stéphane Martelly rappellent la dureté implacable du fer, ce métal froid des chaînes, des armes, des machines coloniales qui ont voulu broyer l’humain. C’est la marque d’une histoire où nos corps noirs furent traités comme objets, niant nos visages, nos voix, nos âmes.

    Mais dans ce « perlage » éclate aussi une résistance : des étincelles, une beauté forgée dans le choc et la douleur.
    En tant qu’Haïtienne, j’y entends la résonance de nos luttes, de nos insurrections, de cette force intérieure qui ne s’est jamais éteinte malgré les fers. Elle coule en nous, elle nous redresse, elle nous rend dignes.

    Et je suis fière, profondément fière, d’avoir partagé ce moment avec mon amoureux : être deux, côte à côte, pour accueillir cette parole, c’est prolonger le fil de vie, de mémoire et de fierté que Martelly tisse dans ses vers.

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