DMKV: GWO LOBO

Pendant longtemps, la polémique entre des groupes musicaux a constitué un surplus d’agrément à la bonne ambiance du carnaval. Ces batailles rangées offraient néanmoins l’opportunité à d’autres formations neutres de parfaire leurs compositions et de raffler les fans des divers camps adverses.

C’est dans cette optique, qu’en 1979, le nouveau groupe Shoogar Combo, gagna sans appel le premier prix du carnaval avec son titre “Gwo Lobo”. Les guerriers des camps du Scorpio et du DP Express et le grand public en général ont fait la trêve en chantant “Woy woy woy, woy woy woy, se saa…”.

Le Shoogar Combo a eu le talent et l’intelligence d’une musique au tempo accéléré, pour des mouvements de danse saccadés, avant de déboucher sur des séquences plus lentes, invitant les gens à danser en traînant les pieds, les bras en l’air, dans une ambiance de bal populaire. Le Scorpio était le champion de ces changements de tempo si prisés.

La musique “Gwo Lobo” permettait également aux gens de chanter en chœur sur de longues séquences accompagnées en priorité des tambours, des tchas-tchas, des “graj” et du trombone. Ce dernier instrument parachevait de toucher les cordes sensibles du public par son grand rapprochement au bambou et au “vaksin”. La musique créait ainsi une ambiance de bann a pye, de Rara.

J’ai toujours eu le sentiment qu’elle a ouvert la voie aux groupes modernes de jouer la musique-type de Lobodja et des autres. Elle m’avait semblé annoncer l’ère des groupes de carnaval comme Koudjay ou des méringues telles “Kèm Pa Sote” de Boukman Eksperyans.

Une note de sincère remerciement à mon ami TiLou Jean Paul pour ses archives et des informations de première importance.

Kesnel Vertil
“Au carnaval tout le monde est jeune, même les vieillards. Tout le monde est beau, même les laids”.
Nicolaï Evreïnov.-

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