CMKV : Summertime

En 1935, George Gershwin monte un opéra, “Porgy And Bess”, dont le libretto (terme snob de l’Italien qui se traduit simplement par livret) est une réalisation de son frère aîné Ira Gershwin et du grand poète DuBosse Heyward. Les paroles sont une inspiration du livre de Heyward, “Porgy”, publié dix ans plus tôt.

Dans ce scénario du vécu de Noirs Américains, Gershwin a voulu composer un musical essentiellement blackish. De cet panoramo s’est dégagée la célèbre composition “Summertime”. Plusieurs scholars en grammaire se sont penchés sur le texte de cette chanson, précisément sur la première ligne: “Summertime, and the living is easy…” La conjonction de coordination “and” ne semble pas appropriée, ne pouvant pas indiquer le rapport entre “Summertime” et la condition du “leaving is easy”. On pense que “where” ou “when” seraient plus corrects. Mais venant de DuBosse Heyward, il bénéficie mieux de cette grande liberté accordée aux grands poètes. On se souvient sans doute de “Ode A Cassandre” de Ronsard: “Mignonne, allons voir la rose. Qui ce matin avait déclose”. Le participe passé “déclose” devrait s’accorder avec son complément d’objet direct placé avant le verbe de l’auxiliaire avoir… Eh oui! la raison des plus forts est toujours la meilleure.

Nous connaissons tous des dizaines d’interprétations du thème “Summertime”, chacune chariant son lot d’originalité et de personnalité des artistes tels Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Louis Armstrong, Dadou Pasquet, Willie Nelson…

Je partage avec vous la version en duo de Dianne Schuur et Barry Manilow. Nous connaissons bien le Black Soul pitch de Dianne Schuur pour sa parfaite adaptation au vœu de Gershwin. Barry Manilow s’est révélé une sommité à qui nous consacrons notre prochaine sortie.

Le saxophone se réclame d’une œuvre en or, sertie des diamants de la voix de Dianne Schuur et la conjonction du talent de Barry Manilow fait de l’œuvre le graal des autres versions connues.
Deux voix s’entassent, s’enlacent, s’embrassent et le saxe ne se lasse pas de s’immiscer dans une promiscuité, pour créer une orgie, un superbe ménage à trois, atteignant le paroxisme à travers le cri final du “cry”. Simply divine!

Kesnel Vertil
“La vie s’apparente beaucoup au Jazz…c’est mieux lorsqu’on improvise”.
George Gershwin.-

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